La santé est définie comme « un état de complet bien-être à la fois physique, mental et social et pas seulement l’absence de maladie ou d’infirmité  » (1946, OMS). La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie; il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques.

Le 21 novembre 1986, les participants à la première conférence internationale pour la promotion de la santé signent la charte d’Ottawa :« La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci. Cette démarche relève d’un concept définissant la « santé » comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut :

  • d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et,
  • d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci

La qualité de vie, selon l’OMS, edésigne la « perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large champ conceptuel, englobant de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec les spécificités de son environnement. »

Un déterminant de santé est un facteur qui influence l’état de santé d’une population, soit de façon isolée, soit en association avec d’autres facteurs. Il peut s’agir de facteurs individuels (âge, sexe, patrimoine génétique, comportements, …), socio-économiques (accès au logement, à l’emploi, à la culture, à l’éducation, …), environnementaux (qualité de l’air, de l’eau, de l’environnement sonore, …), politiques (urbaines, habitat, transport, emploi, …).

Il y en a quinze répartis en trois familles: modes de vie, structures sociales et économiques; cadre de vie, construction et aménagement, milieux et ressources,

Inégalité sociale de santé:  On parle d’inégalités sociales de santé (ISS) lorsque la santé des individus ou des populations diffère selon leur position socioéconomique.

Il ne s’agit pas uniquement d’opposer la population la plus pauvre, en situation de précarité, qui aurait une mauvaise santé au reste de la population. On observe en effet des écarts de santé tout au long de la hiérarchie sociale, c’est ce que l’on appelle le « gradient social » de santé. Le gradient social de santé traverse donc l’ensemble de la population, sans opposer les plus favorisés et les moins favorisés.

Villes-santé: Le programme Villes-Santé a été lancé par le bureau européen de l’Organisation Mondiale de la Santé suite à l’adoption en novembre 1986 de la Charte pour la promotion de la santé de 1986, dite Charte d’Ottawa, lors de la première Conférence internationale pour la promotion de la santé. L’action des Villes-Santé doit permettre « d’offrir des biens et des services plus sûrs et plus sains, des services publics qui favorisent davantage la santé et des environnements plus propres et plus agréables » et qui tiennent compte de la diversité nationale et locale des systèmes sociaux, culturels et économiques (Charte d’Ottawa, 1986). Ces Villes qui se sont engagées à généraliser la prise en considération de l’amélioration de la santé dans toutes les politiques sectorielles qui relèvent de leurs compétences se sont peu à peu organisées en réseaux. C’est ainsi que la ville de Rennes a été, en 1987, la première ville française à être sélectionnée par l’OMS pour le projet Villes-Santé, et elle est celle qui a lancé le réseau français.

Aujourd’hui, les villes-santé françaises sont au nombre de 90.

L’Urbanisme Favorable à la Santé (UFS)  est un concept lancé en 1987, un an après la publication de la Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé. Il vise à mener des interventions urbanistiques conduisant à l’amélioration des conditions de vie et de la santé de la population tout en respectant les trois piliers(environnement, social et économique) du développement durable et la volonté de réduire les inégalités sociales et territoriales de santé.

La démarche s’appuie sur quinze déterminants de la santé qui vont orienter les critères de planification urbaine dans le but d’améliorer l’état de santé des habitants. Les déterminants de santé urbaine entrent dans les cinq axes dits d’urbanisme favorable à la santé représentés par les questions suivantes :

  1. Le projet permet-il de maîtriser les émissions de polluants et les nuisances et de maîtriser le cumul des expositions des populations à ces polluants et nuisances ?
  2. Le projet permet-il de promouvoir des comportements de vie sains, une activité physique et la non-sédentarité des populations ?
  3. Le projet permet-il de contribuer à améliorer l’environnement économique et social ?
  4. Le projet permet-il de repérer et de réduire les inégalités sociales et environnementales de santé ?
  5. Le projet permet-il de gérer les antagonismes et de développer les synergies ?

L’Évaluation d’Impacts sur la Santé (EIS) est un méthode permettant d’évaluer les effets potentiels d’une mesure sur la santé d’une population, idéalement le plus en amont possible. Le but est de proposer des solutions pour minimiser les risques, maximiser les bénéfices de cette mesure en termes de santé publique et lutter contre les inégalités sociales de santé. C’est un outil d’aide à la décision non réglementaire.

Les 3 points-clés de l’EIS :

  • elle introduit de façon explicite la prise en compte de la composante santé dans l’élaboration des projets des collectivités et facilite ainsi une réflexion, une négociation et une validation partagée de recommandations communes à tous les acteurs du projet
  • elle incite à la collaboration et à la communication entre les partenaires institutionnels, civils, …
  • c’est une démarche qui encourage la participation, l’appropriation du projet par la population concernée et la transparence vis-à-vis des citoyens

Le design actif est une approche du développement urbain qui identifie des stratégies reconnues en aménagement du territoire, urbanisme, design urbain et architecture pour soutenir des collectivités en santé, et plus spécifiquement pour favoriser un mode de vie physiquement actif. Imbriqué dans l’approche des environnements favorables au x saines habitudes de vie, le design actif vise à aménager et à concevoir l’espace pour faciliter les choix sains.

La mobilité active a trait à toute forme de déplacement effectué sans apport d’énergie autre qu’humaine (sans moteur) et par le seul effort physique de la personne qui se déplace. Elle se réalise à l’aide de modes eux-mêmes dits «actifs », principalement la marche et le vélo.

L’Accessibilité universelle est « la caractéristique d’un produit, procédé, service, information ou environnement qui, dans un but d’équité et dans une approche inclusive, permet à toute personne de réaliser des activités de façon autonome et d’obtenir des résultats identiques. » Société Logique Montréal

Le handicap: La loi n°2005-102 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a, dans son article 114 défini la notion de handicap : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »

La loi définie reconnaît 6 types de handicap: moteur, visuel, auditif, mental, intellectuel, et cognitif

Participation sociale/Situation(s) de handicap: Selon le modèle conceptuel du MDH-PPH, la compréhension et l’explication du phénomène du handicap reposent sur l’interaction entre trois domaines conceptuels : les facteurs personnels, les facteurs environnementaux et les habitudes de vie.

Un facteur personnel est une caractéristique appartenant à la personne, telle que l’âge, le sexe, l’identité socioculturelle, les systèmes organiques, les aptitudes, etc.

Un facilitateur correspond à un facteur environnemental qui favorise la réalisation des habitudes de vie lorsqu’il entre en interaction avec les facteurs personnels (les déficiences, les incapacités et les autres caractéristiques personnelles).

Un obstacle correspond à un facteur environnemental qui entrave la réalisation des habitudes de vie lorsqu’il entre en interaction avec les facteurs personnels (les déficiences, les incapacités et les autres caractéristiques personnelles).

Selon le MDH-PPH, les facteurs environnementaux se regroupent en « facteurs sociaux » et en « facteurs physiques ».

Une habitude de vie est une activité courante ou un rôle valorisé par la personne ou son contexte socioculturel selon ses caractéristiques (l’âge, le sexe, l’identité socioculturelle, etc.). Elle assure la survie et l’épanouissement d’une personne dans sa société tout au long de son existence. Les habitudes de vie s’apprécient sur une échelle allant de la « situation de participation sociale optimale » à la « situation de handicap complète ».

Une situation de participation sociale correspond à la pleine réalisation des habitudes de vie, résultant de l’interaction entre les facteurs personnels (les déficiences, les incapacités et les autres caractéristiques personnelles) et les facteurs environnementaux (les facilitateurs et les obstacles).

Une situation de handicap correspond à la réduction de la réalisation ou à l’incapacité à réaliser des habitudes de vie, résultant de l’interaction entre les facteurs personnels (les déficiences, les incapacités et les autres caractéristiques personnelles) et les facteurs environnementaux (les facilitateurs et les obstacles).

Une ville inclusive vise l’exercice en toute égalité des droits humains par un accès sans restriction aux espaces urbains et aux services. Elle tient compte des besoins, des désirs et des contraintes des citoyens et leur donne une place centrale dans les processus de gouvernance.

L’usage est une notion de la tradition sociologique et anthropologique. Il qualifie une pratique, une habitude, une manière de faire, de se déplacer, d’utiliser un espace, un objet, un service; un savoir-habiter, un savoir-être, un savoir-vivre, un savoir d’usage. « L’usage suppose un acteur, non pas l’individu passif auquel se destine l’espace, ni l’élément humain auquel l’édifice ou le lieu désigne une fonction, mais un producteur d’actes répétés et complexes qui mettent l’espace dans une situation d’accord ou de conflit avec celui qui le pratique » D.Pinson, Usage et architecture

Dans l’usage, « on distingue ce qui est la norme d’une société ou d’un groupe social et ce qui sont les pratiques, leurs règles collectives et leurs variations individuelles ». Jean Michel Léger, Usage

Un mode de vie est une composition, dans le temps et dans l’espace, des activités et des expériences quotidiennes qui donnent sens et forme à la vie d’une personne ou d’un groupe

La maîtrise d’usage intervient dans le champ de l’usage, c’est-à-dire « là où la vie se pose ». Elle est née de la volonté des habitants, citoyens, usagers de se situer au cœur du processus d’élaboration du projet, aux côtés de ses acteurs traditionnels, le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre.

Elle sert à structurer et à institutionnaliser le statut de l’usager-expert et à reconnaître son expertise d’usage, qui se fonde sur des savoirs d’usages. Ce statut reconnaît « la capabilité des citoyens, de leurs capacités d’agir, de prise en main de leur devenir collectif ». G. Gayet La maîtrise d’usage

L’usager-expert: en tant qu’usager quotidien d’un espace, il est le praticien de la réalité quotidienne de ce lieu, capable de faire valoir un point de vie ancré dans les préoccupations ordinaires du vécu. En ce sens, l’habitant/usager est un expert: expert en tant que détecteur de difficultés particulières, utilisateur averti d’un espace, élément de veille et diagnostic des besoins spécifiques d’un quartier, d’un lieu…

Le récit du lieu, pour Louis Marin, c’est l’acte de narration collective qui fait exister le lieu comme espace de pratiques partagées (l’analyse) ou potentielles (le projet). « Récit du lieu ». Nous faisons alors du lieu le référent du récit. Ce n’est plus nous qui récitons le lieu, c’est le lieu qui « se récite en nous ».

Ville amie des aînés: en 2010, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a créé le réseau mondial des villes et communautés amies des aînés afin d’inciter les territoires à mieux s’adapter aux besoins de leurs aînés, de façon à exploiter le potentiel que représentent les personnes âgées pour l’humanité.
Depuis sa création en 2012, le Réseau Francophone des Villes Amies des Aînés (RFVAA) s’attache à développer la démarche « Villes Amies des Aînés » au niveau francophone afin de mieux répondre au défis de la transition démographique et de mieux vivre dans nos territoires urbains.

La silver économie ou économie des seniors désigne l’ensemble des activités économiques liées aux personnes âgées. Résultante de l’accroissement de l’espérance de vie, le développement de la silver économie est également lié au phénomène démographique du Papy boom. Selon le sociologue Serge Guérin, la silver économie ne doit pas se réduire à l’introduction des technologies numériques ou gérontotechnologies.

En France, c’est seulement depuis le gouvernement de Jean-Marc Ayrault que le développement de ce secteur a été affirmé comme un axe stratégique pour les années à venir

Ville amie des enfants: D’ici 2025, environ 60% des enfants du monde en développement, soit plus de un milliard, vivront dans des villes et la moitié d’entre eux seront pauvres. Parmi eux, la moitié vit déjà dans des zones urbaines et le nombre d’habitants des taudis urbains pourrait doubler au cours des vingt-cinq prochaines années. Conséquence logique du mouvement de décentralisation qui s’opère dans une majorité de pays, les administrations locales assument davantage de responsabilités dans la prise en charge de services sociaux efficaces qui relevaient auparavant du pouvoir central.

Face à ce constat inquiétant pour l’avenir, l’initiative Ville amie des enfants s’est développée avec l’UNICEF France et l’Association des Maires de France dans le sillage de la résolution prise lors de la Conférence mondiale d’Istanbul sur les établissements humains (Habitat II) de faire des villes des lieux vivables pour tous. Cette Conférence a déclaré que le bien-être des enfants est l’indicateur suprême d’un habitat sain, d’une société démocratique et d’une bonne gestion des affaires publiques. La Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, ratifiée par 192 pays, place les villes en face d’un défi nouveau en ce qui concerne l’installation de services et d’équipements, la participation et l’écoute des enfants et des jeunes et la solidarité internationale.

Dans ce contexte, Ville amie des enfants a vu le jour en France, en 2002.


Villes moyennes, Bourgs-centres, Coeurs de ville et Centres-bourgs: Face aux limites d’une définition difficilement stabilisée et uniforme des villes moyennes et des bourgs-centres ruraux, les définitions retenues dans le cadre des politiques de revitalisation sont essentiellement d’ordre fonctionnel.

La notion de ville intermédiaire a, dans ce sens, émergée dans les années 1990 pour conceptualiser la fonction d’intermédiation remplie par certaines villes moyennes sur leur bassin de vie, assurant ainsi la jonction entre les espaces ruraux et les plus grandes villes.

De la même manière, on entend par bourgs-centres, les bourgs des espaces ruraux ou périurbains qui structurent un maillage territorial de proximité en matière de services, d’activités, de desserte et d’aménités à l’échelle de leur bassin de vie. Ce rôle est notamment lié à la proximité de nœuds de mobilité (gares, autoroutes …) et à l’accessibilité des services, au-delà de la concentration géographique d’équipements en un même lieu.

Cœurs de ville et centres-bourgs font eux référence à une approche plus morphologique de ces villes moyennes et bourgs ruraux évoquant le centre de la commune, son quartier ancien, son cœur historique.

Le potentiel urbain désigne à la fois le potentiel d’activités et d’équipements, culturel et d’historicité, de paysage, d’interactions sociales et d’identité

La valeur d’usage désigne un quartier avec un ancrage fort, des pratiques et une identité singulière

La valeur de renouvellement définit la capacité d’un territoire, quel que soit son échelle, d’accueillir de nouvelles personnes et de nouvelles fonctions

Le concept de marchabilitéest une traduction libre du terme anglais « walkability », se rapportant au concept de potentiel piétonnier d’un milieu donné. Il fait référence aux caractéristiques d’un milieu qui le rendent propices à la marche, en assurant un confort et une sécurité aux piétons, en permettant aux personnes de rejoindre des destinations variées dans un délai raisonnable, et en offrant un intérêt visuel dans les parcours piétonniers.

La lisibilité urbaine: dans la vie quotidienne, la lisibilité urbaine est mobilisée dans le cadre de déplacements dans des territoires peu familiers, pour construire son itinéraire et trouver son chemin en s’appuyant sur des repères urbains.
Selon Kevin Lynch, dans L’image de la Cité édité en 1960, un paysage urbain est lisible dès lors qu’il permet d’être compris dans sa globalité en tant qu’organisation cohérente de différents espaces. Il est censé offrir à l’usager la possibilité de se construire une image mentale de l’organisation des espaces dans lesquels il se déplace. Cela implique que les différents éléments de l’environnement urbain soient clairement identifiables et que les liens qui les connectent les uns aux autres le soient également. La lisibilité urbaine dépend aussi de la clarté des usages de chacun de ces espaces.

La compréhension globale de l’organisation de la ville ne dépend pas seulement de la structure urbaine mais également de la manière dont l’espace va être perçu et pratiqué.

L’urbanisme participatif: est une démarche qui recèle un fort potentiel pour transformer la ville et ses quartiers avec les citoyens, mais encore faut-il bien la planifier pour assurer son succès. La démarche proposée par le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) insiste sur l’importance de la participation citoyenne pour créer des milieux de vie plus humains qui répondent aux besoins de la population. Son guide vise à outiller les intervenants de divers secteurs et les citoyens en leur fournissant une vue d’ensemble des étapes à suivre, des acteurs à inclure, ainsi que des outils et des ressources à leur disposition.

Les six phases d’un processus d’urbanisme participatif

Phase 1 : démarrer le projet
Phase 2 : comprendre les enjeux
Phase 3 : explorer  les solutions
Phase 4 : décider des scénarios
Phase 5 : Agir ensemble
Phase 6 : Inaugurer les aménagements
Évaluer le processus et les résultats

Guide de l’urbanisme participatif CEUM