Que sako?

VILLANTHROPE animera, pendant 6 mois, un atelier territorial pour 16 étudiants issus de masters 1 du domaine de l’urbanisme (département géographie) à l’université Rennes 2.

La commande que nous leur avons soumis: Des espaces publics de poche pour (ré)enchanter le quotidien.

Enjeux et Objectifs de la commande:

L’enjeu principal de l’atelier est de favoriser la vie sociale à l’échelle d’un quartier en redonnant à la rue et à l’espace public leur fonction principale : celle de la rencontre et de la vie collective. 

Il s’agira d’identifier avec les étudiants des territoires de petite envergure, des espaces délaissés, des espaces résiduels, des «aires de rien», puis de les analyser dans l’idée de (re)développer leur urbanité et d’accueillir la vie locale, d’en faire des interstices hospitalières, des espaces publics de poche pour (ré)enchanter le quotidien. 

VILLANTHROPE éveillera les consciences et les pratiques en donnant par exemple les moyens d’observer et d’étudier la vie, le quotidien, les pratiques sociales, les ambiances, de prendre en compte l’espace vécu et perçu pour concevoir l’espace et ainsi passer du projet urbain au projet humain.

Il sera aussi question d’urbanisme favorable à la santé et d’accessibilité universelle, thèmes majeurs des activités de VILLANTHROPE.


Séance 1: Rencontre avec les étudiants et décortiquage de la commande

Pourquoi avoir choisi cet atelier? Quelles sont vos attentes?

Comprendre l’espace public

Découvrir d’autres modes d’apprentissage, sortir à l’extérieur, approche des relations de quartier (le local)

Des pistes pour recréer du lien entre les gens dans l’espace public

Faire du terrain

Faire avec ce qui nous entoure, modularité, transformation

Remettre de la magie, le quotidien des gens, espaces vécus

Créativité

Comment faire la rencontre, sans gênes?

On passe juste dans l’espace public, on ne prend pas le temps. Comment casser cette image, les découvrir autrement, les apprécier?

Comment l’espace public répond aux attentes de tout le monde?

Et la suite de l’atelier, vous l’imaginez comment?

S’imprégner des lieux (moments de la journée de différentes manières, différents ressentis)

Parler avec les gens

Recueillir des réactions spontanées

Habiter un espace, explorer, raconter

Récolter l’espace vécu

La vie dans les quartiers, la vie en centre-ville

Décortiquage de la commande:

La commande: il s’agira d’identifier des espaces délaissés, des espaces résiduels, des «aires de rien», puis de les analyser dans l’idée de (re)développer leur urbanité et d’accueillir la vie locale, d’en faire des espaces publics de poche pour (ré)enchanter le quotidien.

L’enjeu de l’atelier est ainsi de favoriser la vie sociale à l’échelle d’un quartier en redonnant à la rue et à l’espace public leur fonction principale : celle de la rencontre et de la vie collective.

Nous outillerons les étudiants pour prendre en compte la vie, le quotidien, les pratiques sociales, les ambiances et ainsi imaginer et concevoir une urbanité des lieux adaptée au contexte, au territoire.

1er exercice en groupe: le monastique paysager:

Créer une phrase, un poème ou une succession de mots qui permet de saisir un lieu, un espace. Il est possible de le réaliser en individuel ou en groupe. Choisir un lieu, s’installer assis ou debout. Fixer un point, balayer l’espace avec votre regard de gauche à droite en gardant sa tête et son corps immobile. Écrivez sur ce que vous voyez: le texte suit le regard. Si vous êtes en groupe, pour la lecture se mettre à la place de l’autre.

Variante (que l’on a réalisée): former un cercle vers l’intérieur, tournez vous tous vers l’extérieur. Chaque personne fait le même exercice que cité précédemment. Pour la lecture, retournez vous tous vers l’intérieur; lisez les textes chacun à votre tour afin de décrire le paysage à 360°.

Ce que j’ai vu: ma voisine, un arbre au-dessus de sa tête, un sourire sur le mur, la lettre D, un saule pleureur, une dame qui passe, ça lui fait de longs cheveux, un pin coupé par une poutre, 3 poutres en bois, du blanc et du vert, une coupole et des gens dessous, un panneau rassemblement, une signalétique et dessous un groupe de 5 personnes, un bâtiment gris, une voiture, un cèdre, des points rouges, des arbres en file indienne, des espaces verts


Séance 2: découverte d’outils pour observer l’espace et la vie qui s’y déploie

Observer, mettre en lumière les ambiances, les pratiques quotidiennes, les obstacles et les facilitateurs de l’environnement =la ville en situations

Redonner de la place aux ressentis, aux émotions=espace perçu

Redonner de la place au subjectif, à une certaine réalité= espace vécu

Ce qui se passe chaque jour, le banal, le quotidien, l’évident, le commun, l’ordinaire, le bruit de fond, l’habituel

Georges Pérec dans Infraordinaire

1er exercice:

sur un trajet quotidien, prendre 10 photos de détails que j’aime, que je n’apprécie pas, que je déteste, qui me gêne, qui m’étonne, qui me questionne

Ça donne ça:

Les commentaires pour cet exercice:

Prendre le temps de regarder autour de moi

Je ne regarde pas d’habitude

Des détails que je n’avais pas vu

Plein d’espaces perdus où on pourrait faire des choses

Villejean monotone

La végétation en contraste avec le gris

Les détails qui dénotent

les messages sur l’espace public que les gens laissent

Des références

Les gens qui traînent, pas d’endroit pour s’assoir, c’est moche

Je marche dans la boue, du bruit à cause des voitures, la pluie, la nuit qui tombe

Des trucs qui nous font sentir chez nous

Ça m’a donné envie de faire plus attention à ce que je fais


La suite des outils explorés:

-Tentative d’épuisement d’un espace à la Georges Pérec:

Essayer de décrire la rue, de quoi c’est fait, à quoi ça sert. Les gens dans les rues. Les voitures : quels genres de voitures ? Les immeubles (…). Les magasins (…). Les cafés (…). S’obliger à voir plus platement. Déceler un rythme : le passage des voitures (…). Lire ce qui est écrit dans la rue : colonnes Morris, kiosques à journaux, affiches, panneaux de circulation, graffitis, prospectus jetés à terre, enseignes des magasins. Déchiffrer un morceau de ville, en déduire des évidences : la hantise de la propriété, par exemple. Les gens dans les rues : d’où qu’ils viennent ? Où qu’ils vont ? Qui qu’ils sont ? Gens pressés.  Gens lents. Paquets. Gens prudents qui ont pris leur imperméable. (…) Essayer de classer les gens : ceux qui sont du quartier et ceux qui ne sont pas du quartier. (…) Du temps passe. Boire son demi. Attendre. Continuer jusqu’à ce que le lieu devienne improbable. Jusqu’à ressentir, pendant un très bref instant, l’impression d’être dans une ville étrangère ou, mieux encore, jusqu’à ne plus comprendre ce qui se passe ou ce qui ne se passe pas, que le lieu tout entier devienne étranger, que l’on ne sache même plus que ça s’appelle une ville, une rue, des immeubles, des trottoirs… (…)

Georges Pérec

-Dans la peau de: il s’agit d’emprunter un parcours et de se mettre dans la peau d’une personne puis de souligner les ressentis multisensoriels, les obstacles et les facilitateurs sur son trajet. En général, on choisit des personnages avec des besoins particuliers qui mettront en lumière des besoins universels jusque là restés invisibles, cachés voire inavoués: une personne âgée mal-marchante, un touriste qui cherche un lieu particulier, un parent avec enfant, une assistante maternelle avec poussette et enfant marchant, une personne déficiente visuelle, une femme, un adolescent, etc.

Il en ressort très souvent des difficultés dûes à un manque de lisibilité et de visibilité urbaine, de cheminement difficilement praticable; il est aussi mis en évidence un manque de mobiliers pour faire une pause ou leur inaccessibilité, une sensation d’insécurité, du stress à cause du bruit…


Séance 3: découverte d’outils pour observer l’espace et la vie qui s’y déploie (suite) et découverte d’aires de rien rennaises

Les outils explorés (suite):

Étude de la vie dans l’espace public: Outils empruntés à Jan Gehl institute pour appréhender la vie dans l’espace public et la caractériser: qui? pour faire quoi? à quel moment? quels modes de déplacement? combien?

Jan Gehl estime que «L’étude de la vie dans l’espace public peut révéler des tendances, des tensions et des opportunités majeures» pour améliorer le cadre de vie et les situations de vie quotidienne de tous.

Inventaire d’un lieu public: construit autour des 12 critères de qualité d’un espace public et de 3 thèmes: protection, confort et plaisir (Jan Gehl institute)

ICI pour en savoir plus

Quelques exemples d’espaces délaissés, d’espaces résiduels, d’«aires de rien» à Rennes:


Séance 5: Présentation en groupe du lieu choisi

Groupe 1: 

Groupe 2:

Groupe 3:

Groupe 4:

Lors des séances suivantes, les étudiants récolteront de la matière pour réaliser une fiche d’identité de leur lieu et en dégager des enjeux pour les animer, les aménager en lien avec la vie qui s’y déploie.